La journée internationale de réflexion sur le génocide de 1994 au Rwanda est une date commémorative adoptée par l’Organisation des Nations unies (ONU) pour honorer la mémoire des victimes du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda. Chaque année, cette journée invite à la réflexion sur les causes, les conséquences et les enseignements à tirer de l’un des épisodes les plus tragiques du XXᵉ siècle. Elle vise également à sensibiliser la communauté internationale aux dangers de la haine, de l’intolérance et de l’inaction face aux crimes de masse.

Origine de la journée

Le génocide de 1994 au Rwanda a eu lieu entre avril et juillet 1994, faisant environ 800 000 à un million de victimes, principalement parmi la population tutsi, ainsi que des Hutu modérés opposés au régime en place. Ce massacre systématique a été orchestré par le gouvernement rwandais de l’époque et exécuté par des milices, des forces armées et des civils incités à la violence par une propagande haineuse.

Face à l’ampleur du drame et aux défaillances de la communauté internationale pour prévenir et arrêter ces crimes, l’Assemblée générale des Nations unies a instauré cette journée de réflexion en 2003. La date du 7 avril a été choisie car elle marque le début des massacres, déclenchés à la suite de l’assassinat du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.

Pourquoi cette journée ?

Cette journée poursuit plusieurs objectifs :

• rendre hommage aux victimes et exprimer la solidarité avec les survivants ;
• rappeler les événements afin d’éviter la banalisation ou la négation du génocide ;
• sensibiliser à la prévention des génocides et des crimes contre l’humanité ;
• encourager l’éducation et la transmission de la mémoire aux nouvelles générations ;
• promouvoir la réconciliation et la justice pour les rescapés.

À travers ces objectifs, l’ONU et les organisations partenaires cherchent à renforcer la vigilance internationale face aux risques de génocide et à lutter contre l’idéologie génocidaire.

chiffres clés et faits marquants

• 800 000 à 1 000 000 de morts en 100 jours, soit l’un des génocides les plus rapides de l’histoire moderne.
• 250 000 à 500 000 femmes victimes de violences sexuelles utilisées comme arme de guerre.
• Plus de 100 000 enfants devenus orphelins à la suite des massacres.
• 2003 : instauration officielle de la journée par l’ONU.
• 2018 : reconnaissance par l’ONU du génocide comme ayant visé spécifiquement les Tutsi, en conformité avec les conclusions des tribunaux internationaux.

Le génocide rwandais est aujourd’hui un cas d’étude majeur en matière de justice internationale, notamment avec le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui a jugé plusieurs responsables des crimes commis en 1994.

Actions autour de cette journée

Chaque année, des commémorations officielles sont organisées au Rwanda et dans plusieurs pays à travers le monde. À Kigali, la capitale rwandaise, une cérémonie solennelle est tenue au Mémorial du génocide de Gisozi, en présence de dirigeants nationaux et internationaux.

L’ONU organise des conférences, des expositions et des discussions sur la prévention des génocides et la lutte contre l’impunité. Des institutions éducatives et des associations de rescapés proposent également des témoignages, des projections de films et des débats pour sensibiliser le public.

Dans le cadre de la campagne mondiale « Kwibuka » (qui signifie « se souvenir » en kinyarwanda), des initiatives sont menées pour promouvoir la mémoire et la réconciliation, notamment à travers des programmes éducatifs et des actions de soutien aux survivants.

Cette journée rappelle l’importance de la vigilance face aux discours de haine et aux violences ethniques, afin d’éviter la répétition de telles tragédies à l’avenir.

Éditions précédentes

La Journée internationale de réflexion sur le génocide de 1994 au Rwanda 2024 était le dimanche 7 avril 2024. En 2023, c'était le vendredi 7 avril 2023.